Emploi : les inégalités femmes-hommes plus marquées dans les zones sensibles et les territoires ruraux fragilisés

Près d'une femme sur deux inactive dans les zones urbaines sensibles (Zus), près de 40% à temps partiel en zones rurales: les inégalités entre femmes et hommes sont renforcées dans les quartiers prioritaires et les « campagnes fragiles », souligne une étude publiée hier par le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, avec l'Insee et l'Observatoire national des zones urbaines sensibles (Onzus).
L’étude porte sur les quartiers relevant de la politique de la ville (4,4 millions d'habitants) et les territoires ruraux fragilisés (6,1 millions d'habitants). Elle vise à « mettre en avant des indicateurs d'alerte »  pour faire comprendre aux décideurs locaux que les inégalités femmes-hommes « doivent être prises en compte dans les politiques publiques qui seront menées, à partir des contrats de ville notamment », a expliqué à l'AFP Romain Sabathier, secrétaire général du Haut conseil. Dans les Zus, les femmes sont les premières frappées par la crise économique : 47% d'entre elles étaient inactives en 2012, une augmentation de 5 points depuis 2008. Le taux d'inactivité des hommes a augmenté de seulement 1% en quatre ans à 31%.
L'écart entre les taux d'inactivité des femmes et des hommes atteint ainsi 16 points, comparé à huit points hors ZUS, où 33% des femmes sont inactives (25% d'hommes). Près d'une femme sur quatre et un homme sur cinq sont en situation de pauvreté dans les Zus alors qu'en dehors de ces zones, le pourcentage est le même à 9%.
L'inégalité entre les femmes et les hommes dans l'accès aux soins est également plus forte dans les Zus (27% de femmes ont renoncé à des soins, pour 18% d'hommes). Les femmes sont deux fois plus exposées à l'obésité que les hommes (une sur cinq). Par ailleurs, moins de 40% des bénéficiaires du dispositif d'accès des jeunes aux sports et loisirs Ville vie vacances sont des filles.
Dans les territoires ruraux fragilisés, l'étude constate « une précarité de l'emploi accrue et un entreprenariat plus difficile pour les femmes ». 39% des femmes travaillent à temps partiel, comparé à 11% d'hommes dans les mêmes zones et 29% de femmes nationalement. 16% des femmes sont en contrat précaire pour 11% d'hommes.
Parmi les 945 exploitantes agricoles de moins de 40 ans qui se sont installées en 2010, 28% ont bénéficié de la dotation jeune agriculteur, alors que c'était le cas de 39% des hommes. Surface plus petite, installation plus tardive en âge et formation agricole moindre expliqueraient cet écart. (Afp)

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